Wednesday, March 30, 2011

Le discours de Mirlande Manigat était fade et ça nous a hérissé le poil quand elle a dit qu’elle était prête à travailler avec Aristide, houlala ! »


EuropeLa députée Michèle Striffler a surveillé les élections en Haïti

« Les élections en Haïti se sont bien passées. II n’y a pas eu de violences, contrairement à ce qu’on a pu lire » : aux premières loges, la députée européenne mulhousienne (PPE) Michèle Striffler était bien placée pour le savoir.
Envoyée par le Parlement européen avec deux autres députés, un Espagnol et une Bulgare, en mission d’observation électorale à Port-au-Prince, elle a fait dimanche dernier l’ouverture « du fameux bureau de vote du lycée ». Et de raconter : « A 6 h du matin, les grilles étaient fermées, mais c’est normal là-bas. Au bout de deux heures d’attente, ça rouspétait, ça criait. On s’est dit que ça devenait chaud. Le bureau de vote n’était pas ouvert car le matériel n’était pas arrivé, ce qu’on a expliqué aux électeurs. Les jeunes se sont mis à danser, à chanter. C’était génial : grâce à eux, la tension a baissé au son de ‘‘Quoiqu’il arrive, on votera pour Micky !’’ »
Micky, c’est Michel Martelli, l’un des deux candidats à ce second tour. « C’est un monsieur charmant de 50 ans, pas du tout comme on se l’imaginait, posé, très fin, très intelligent… » Avant les élections, Michèle Striffler a en effet rencontré les deux candidats restants, avec des préjugés avoués. « J’étais partie avec plein d’a priori, avec une tendance à mettre en avant la femme, généralement plus responsable dans les pays en voie de développement. » Des a priori que la députée a vite remballés : « Le discours de Mirlande Manigat était fade et ça nous a hérissé le poil quand elle a dit qu’elle était prête à travailler avec Aristide, houlala ! »

Esprit plus positif

Michel Martelli a manifestement mieux réussi sa communication en direction de la Communauté européenne : « C’est quelqu’un qui veut tout faire pour reconstruire son pays, qui a quelque chose à se prouver. Ce qui est intéressant, c’est qu’il est persuadé que c’est avec les jeunes qu’on va reconstruire. »
Pour sa 2 e visite en Haïti depuis le tremblement de terre, Michèle Striffler constate des progrès. Moins de tentes, un état d’esprit plus positif. Elle se désole néanmoins de voir que la prison construite par la Minustah (Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti), soit inoccupée depuis six mois ou que le projet de déchetterie financé par l’Espagne soit abandonné. « Il faut qu’on arrive à mettre en place une clause de conditionnalité à nos aides. Cela peut être compris comme de l’ingérence, mais nous devrions avoir un pouvoir exécutif » , estime-t-elle.
Beaucoup de bons souvenirs au final… même si Air France a oublié sa valise à Paris, l’obligeant à porter les mêmes vêtements pendant quatre jours.




le 27/03/2011 à 00:00 par Olivier Chapelle

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