Tuesday, March 29, 2011

Preval a perdu INITE

«Non seulement il a perdu le contrôle de sa plateforme politique, le président René Préval, en fin de mandat est également largué par ses collaborateurs à INITE, a dénoncé le sénateur Jean-Hector Anacacis qui dit rester toujours fidèle au chef de l'Etat. « Président Préval, c'est le passé. Il ne lui reste qu'à passer l'écharpe présidentielle au prochain président. Ses amis l'ont abandonné alors qu'il est en difficulté », a-t-il déclaré, lundi, à l'émission Panel Magik sur radio Magik 9. Le parlementaire prévoit des jours de grandes difficultés pour le prochain locataire du Palais national.

Haïti: « L'INITE se trouve dans une situation difficile, a déclaré le sénateur Jean-Hector Anacacis. Cette organisation politique a trop de chefs, trop de maîtres. Le président de la République ne représente plus rien à INITE, a-t-il avancé comme pour dire que le chef de l'Etat ne contrôle plus la plateforme politique qu'il a lui-même fondée. René Préval étant un président sortant, il est lâché par ses anciens collaborateurs politiques qui s'alignent maintenant sur le prochain président pressenti, a-t-il dit sans citer de nom. »

La plateforme INITE a été formée sur base d'embauchage. Ses membres n'ont eu aucune conviction politique, de l'avis de Jean-Hector Anacacis « INITE va imploser et sa structure éclatera en plusieurs fragments. Le sénateur Kelly aura sa branche, le sénateur Lambert sa part, le ministre Jasmin une branche, le ministre Paul Denis une autre branche, le Premier ministre M. Bellerive sa part, le président M. Préval sa branche et Jude Célestin sa part », a prédit l'ancien candidat à la présidence.

Selon lui, les 100 premiers jours du prochain président de la République seront caractérisés par un bouleversement total. « C'est pour la première fois qu'on aura un président qui n'a aucun représentant au Parlement. Des parlementaires seront achetés ou soudoyés pour la cause du nouveau chef de l'Etat », a dit M. Anacacis.  Ce qui amènera à l'éclatement de la plateforme présidentielle INITE.

Par ailleurs, Jean-Hector Anacacis fait des prévisions très sombres pour le pays. « La cohabitation sera difficile entre le prochain président et son chef de gouvernement », prévoit-il. Le prochain chef de gouvernement devra être quelqu'un qui connaît ses dossiers, souple et il ne doit pas être arrogant, de l'avis de M. Anacacis. 

Selon l'ancien candidat à la présidence, ni Manigat ni Martelly ne va améliorer la situation de la population. « En promettant de la nourriture, de l'éducation... à tout le monde, je ne crois pas qu'ils pourront tenir leurs promesses », a-t-il renchéri.  Continuer > 

Pendant la période de la campagne du second tour, le parlementaire avait gardé un profil bas. « J'ai une conviction et une idéologie, c'est la raison pour laquelle je n'ai supporté aucun des deux candidats à la présidence, a-t-il expliqué. J'avais, par sagesse politique, pris de la distance pour mieux cerner la situation. Et, c'est cette distance qui m'a permis de comprendre que même ceux qui savent lire se trouvaient dans l'incapacité de produire une réflexion objective à partir des éléments d'analyse. Il fallait être pour Madame Manigat ou pour ''Tet kale''. Je n'étais ni pour l'un ni l'autre... »

Pour lui, après le scrutin du 20 mars dernier, le peuple a pris sa décision à travers les urnes. « Devant le fait accompli, je me suis toujours arrangé pour fonctionner », a-t-il avancé. Avec Manigat ou Martelly, il trouvera, en tout cas, une façon de s'accommoder, a-t-il dit implicitement. 

Il a tenté d'établir une certaine différence entre les discours de campagne des deux prétendants à la magistrature suprême. « J'ai écouté les deux candidats à la présidence. L'un avait un discours cultivé, alors que l'autre avait des biais populistes dans le sien. Mais le discours politique est un discours de peuple. Vous pouvez toujours réfléchir en gens cultivés, mais il faut atteindre la population dans son discours », a-t-il dit. 

Dans un autre registre, l'ancien candidat à la présidence a critiqué le comportement du CEP qui interdit aux journalistes de publier des résultats après le scrutin. « C'est très malheureux qu'après 24 ans d'existence de la Constitution, la presse soit censurée par le Conseil électoral provisoire (CEP) », a-t-il dénoncé. M. Anacacis a rejeté d'un revers de main les arguments avancés par l'institution électorale, selon lesquels, les résultats publiés par certains médias après le vote n'étaient pas représentatifs de la réalité que cela pourrait prêter à confusion. « ''Mesye ann bay bagay la jan-l ye a''. Chacun avait ses préférences », a-t-il ajouté en faisant allusion aux relations existant entre les deux candidats et les conseillers électoraux.   

Selon lui, cette attente de résultats a mis le peuple dans une situation de frustration et d'énervement. Il attend trop les résultats des élections, a estimé le sénateur.

Encore une fois, Jean-Hector Anacacis a lancé des flèches sur la communauté internationale qui, selon lui, a écarté de la course électorale Jude Célestin au profit d'un autre candidat plus favorable à ses intérêts. « Vous avez vu avec quelle facilité le blanc a écarté Jude! », a-t-il déploré.
Robenson Geffrard

rgeffrard@lenouvelliste.com



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